frea robin lewis - about a girl.

ROBIN FREA ─ LEWIS

MON SECRET
Le soir de mes seize ans, j'ai fêté ça avec quelques "amis" de courte date et nous avions beaucoup bu. On s'amusait derrière un pub d'Oxford et l'un de nous s'est ouvert gravement la tête en se cognant... par ma faute. Je l'avais poussé et son crâne avait durement heurté le mur en pierre. Nous étions tous saoules et il s'est évanoui, inconscient. J'ai pris la fuite, comme tous les autres. Depuis, j'en rêve souvent, et je n'ai aucune nouvelle de lui. Mais je n'essaie pas d'en prendre non plus.


MON CARACTERE

souriante ; motivée ; franche ; loyale ; maladroite ; paranoïaque ; têtue ; mystérieuse ; gourmande ; solitaire ;


La personnalité de chacun est complexe, et celle de Robin n’est pas une exception. En fait la jeune fille a une face cachée, qui la dérange et la rend très vulnérable lorsqu’elle est découverte.

Robin est tout d’abord quelqu’un qui est le plus souvent de bonne humeur. Sans arrêt le sourire aux lèvres, ne vous méprenez cependant pas : elle n’est pas pour ainsi dire quelqu’un qui soit très posée et qui possède beaucoup de sang-froid. En effet, elle peut rapidement se montrer colérique, voir même violente, sûrement du au fait d’avoir grandi en présence de deux garçons au sang chaud et très taciturne. Elle peut donc passer pour quelqu’un qui sait se défendre, et même si ce n’est pas tout à fait faux, Robin reste quelqu’un d’assez sensible et paranoïaque.
Parlons pour commencer de sa paranoïa. Robin est, il est vrai, toujours sur ses gardes et n’accorde pas à n’importe qui sa confiance. Il faut savoir que pour l’obtenir, il vous faudra l’étonner et lui montrer qu’elle a tort sur votre compte. Car Robin est quelqu’un de très, très fier. Une fierté maladive qui la rend parfois invivable, tant elle aime avoir le dessus.
Sensible, parce que Robin n’est pas aussi dure qu’elle le fait paraître. C’est le deuxième trait de sa personnalité un peu étouffée par sa joie de vivre et son sourire. Robin est donc quelqu’un dotée de sensibilité et il est facile de la toucher, d’arriver à contrer ses défenses et à les traverser. Un peu naïve, parfois, elle a tendance à se fier la plupart du temps aux apparences, ce qui fait qu’elle est assez solitaire. C’est aussi son horrible franchise qui se déclenche automatiquement qui a tendance à faire fuir les gens qui font parti de son entourage.

Il n’est pas rare de la voir alors seule, bien qu’elle haïsse cela plus que tout au monde. Elle classe d’ailleurs la solitude comme étant sa pire phobie.

Malgré cela, Robin est une excellente confidente, et une amie à la loyauté indéfectible. Et ce, depuis qu’elle a seize ans. Elle garde au fond d’elle une culpabilité qui l’assomme facilement, et elle n’est pas encore prête à assumer tout cela, même après deux ans. Un peu lâche, il est rare qu’elle assume ses responsabilités, préférant broyer du noir ou bouder, cela dépend.

Robin peut donc vous paraître optimiste, joyeuse et généreuse, elle peut être tout le contraire. Mais elle essaie d’années en années, en mûrissant, de gommer un peu ses défauts. C’est une jeune femme motivée qui ne se laisse pas abattre, sauf peut-être, si on l’accable de fautes et qu’on lui rafraîchisse la mémoire. Elle essaie tant que bien de vivre hors du passé, il y a toujours quelque chose qui fait qu’elle s’en souvient et qu’elle se dise « Si j’étais restée… ». Malheureusement pour elle, ce soir-là, elle est partie.

C'est aussi une demoiselle extrêmement gourmande. Elle a l'avantage de ne pas trop grossir alors qu'elle mange comme quatre. Petite anecdote : elle s'est déjà fait virer de son lieu de travail pour avoir piqué quelques frites à un client.

TEST RP

(c) misery angel

Citation :

"Tu es sortie prendre l'air dans un parc près de chez toi. L'air est pur, il fait encore chaud malgré l'heure avancée et tu aimes l'obscurité. Mais voilà que tu entends du bruit à côté de toi, alors que tu t'asseyais tranquillement sur un banc, dans la plus parfaite innocence. En tournant la tête du aperçois un homme qui marche dans ta direction. A priori rien de très dangereux, mais quand même, il y a eu cette histoire de meurtre ... Et là ça te revient, comme un bloc ! Dans le journal du matin un nouveau suspect est apparu, et les traits de cet inconnu qui marche ressemblent VRAIMENT à ceux du type sur la photo. Mais après tout, ce n'est qu'un potentiel suspect, pas vrai ?"

Brisant le silence qui régnait sur les alentours, Robin claqua la porte d’une façon sèche et peu discrète. Elle fit pénétrer sa petite clé dans la serrure, la tourna deux fois pour verrouiller l’entrée et se retourna.
Il faisait nuit et les rues étaient désertes. La température était tout à fait au goût de la jeune fille, vêtue alors d’un simple tee-shirt et d’un short. Elle descendit rapidement les marches du perron, se laissant guider par ses pas légers et lents.

La journée avait été d’un calme incroyable. Tout s’était passé tranquillement et comme chacun l’aurait souhaité : en effet, Robin était d’abord allée voir très tôt dans la matinée une amie récemment accidentée qui avait toutes ses chances de s’en sortir, puis avait fait des courses dans un petit supermarché sans que sa carte n’ait un quelconque problème. Son motocycle ne l’avait pas lâché en pleine rue devant une trentaine de personnes, la facture qu’elle avait reçue n’était pas très élevée et aucun client du garage ne l’avait gonflé lors d’une réparation. Bref, ça avait été une journée parfaite. Et Robin s’en étonnait. Il était rare qu’elle ne rencontre pas une seule frayeur, une seule erreur en vingt quatre heures. C’est donc en restant aux aguets qu’elle marchait dans les rues de son quartier.
Elle releva la tête, baillant doucement. Peut-être aurait-elle du rester chez elle, histoire de récupérer les heures de sommeil qu’elle avait perdu la nuit derrière à essayer d’empêcher son cerveau de lui envoyer des images qui la perturbait. Robin venait de s’arrêter près du parc, légèrement sinistre, puisque vide et sans vie. Elle ne s’y était jamais rendue, sûrement à cause du vacarme incessant que provoquaient les gamins qui y s’amusaient. Là, elle avait l’opportunité de l’avoir rien qu’à elle. Alors elle tourna, poussant la grille qui enfermait les jeux pour y rentrer, s’allumant une cigarette avec son briquet fétiche.

Elle ne s’amusa pas à inspecter le toboggan qui était gribouillé de déclarations amoureuses ridicules et d’insultes provocantes, préférant s’asseoir directement sur le banc, au fond du parc. Il était très abîmé, lui aussi, parsemé de semences sèches d’oiseaux rebelles. L’image d’un enfant s’en recevant une sur le haut du crâne la fit rire, tandis qu’elle tirait une nouvelle bouffée de sa cigarette. Robin souffla lentement la fumée, essayant sans grand succès de former des formes avec cette dernière. Or, elle fut coupée par le grincement significatif de la grille qu’elle avait elle-même ouverte quelques instants auparavant.

Un léger frisson lui parcourut l’échine lorsqu’elle observa la silhouette qui refermait le portillon. Grande, mince, carrée… C’était forcément un homme. Elle ne voyait aucun trait de son visage, puisque plongé dans la pénombre, et la jeune femme avait un mauvais pressentiment. Il ne lui fallut pas plus de deux secondes pour faire le lien avec le meurtre récent du docteur McOwens, avec qui elle avait pris rendez-vous quelques semaines avant. Rendez-vous qui devait d’ailleurs avoir lieu aujourd’hui. Rendez-vous auquel Robin n’avait pas pu se rendre, donc.
Effrayée, Robin ne pouvait s’empêcher de se répéter de fuir. Une autre voix, cependant, dans sa tête, lui disait qu’elle était complètement paranoïaque, que cet homme était exactement comme elle. Il voulait simplement se promener. C’était sûrement un citoyen amical, qui cherchait simplement à se changer les idées, et non pas forcément à assassiner la première personne qu’il croisera.

Malgré toutes ses paroles mélangées dans sa tête, Robin n’y croyait pas une seconde. Elle était prise d’une crise de stress immense, l’obligeant à jeter à terre avec rage sa cigarette à peine commencée. Quelle idée de venir ici ! Son pied l’écrasa alors, brutalement, tandis qu’elle sentait ses poignets trembler de plus en plus. Dans un dernier effort, elle se força lentement à se lever : S’il t’attaque, pensa-t-elle, tu seras plus encline à te défendre debout. Ses jambes se tendirent et ses mains se glissèrent dans les poches de son short en jean. Elle avait des sueurs froides et l’impression qu’elle ne rentrerait pas chez elle ce soir. Qu’en dirait Newell de tout cela ? Il serait tout seul, vraiment tout seul, avec leur père. Elle ne pouvait pas l’abandonner, et bien qu’il soit plus âgé qu’elle, il avait tout aussi besoin d’elle qu’elle avait besoin de lui. Elle avait l’air idiote, là, à penser aux pires conséquences au lieu d’imaginer un plan de fuite. Robin eut alors la subite envie de se foutre une claque monumentale. Mais elle ne le fit pas, car la silhouette se rapprochait de plus en plus. Prise de court, elle commença à évaluer sa taille. Déjà, il était beaucoup plus grand qu’elle et semblait robuste : il aurait facilement l’avantage. Il avançait très rapidement vers le réverbère à quelques mètres de Robin, toujours immobile. Alors elle put enfin apercevoir son visage.

Elle l’avait vu. Elle connaissait ce visage. Il était apparu dans le journal de ce matin. Cet homme était l’une des dernières personnes suspectées du meurtre du docteur. Soudainement prise de panique, Robin ne contrôlait même pas ses pas qui la dirigeait frénétiquement vers le portillon. Elle essayait d’adopter une démarche plus décontractée, mais elle abandonna vite cette idée. L’important était d’arriver à la sortie. Et lorsqu’elle posa sa main pâle sur la poignée, elle se sentit tout de suite plus légère. Il ne l’avait pas suivi. Erreur.

LUI – Excusez moi, auriez-vous du feu ?

Elle sentait qu’il était juste derrière lui. Elle entendait sa respiration posée et régulière, et elle fut dégoûtée qu’un homme, avant d’assassiner quelqu’un, puisse être aussi calme que cela. Le thorax de Robin se soulevait de plus en plus et ses tremblements reprirent de plus belle. Sans qu’elle ne sache pourquoi, elle se retourna, essayant de paraître tout aussi décontractée que lui. Son regard fixait les pieds larges de son interlocuteur et elle plongea sa main dans la poche arrière de son short, récupérant ainsi son briquet.

ROBIN – Tenez.
LUI – Merci.

La jeune femme sentit ses doigts assez conséquents et râpeux frôlant son pouce, prenant délicatement le feu qu’elle lui offrait. Ses yeux marron fixait toujours et encore le sol, mais elle sentit qu’il lui rendait. Elle le reprit d’une manière rapide et brusque, mais toujours aussi tremblante.

ROBIN – Pas d’quoi. Bonne soirée, au revoir.

Elle avait l’intention de se retourner mais la main de l’inconnu se posa sur son épaule. Robin se sentit obligé de le fixer, regrettant alors de ne pas s’être enfuie plus tôt.
Les traits de l’homme qui lui faisait face ne semblaient pas être aussi contrariés et sinistres que ceux qui apparaissaient sur la photo dans le journal. Il avait au contraire une mine inquiète et sympathique, qui scrutait le visage certainement d’un blanc immaculé, de Robin. Ne sachant plus où se mettre et quelle position adopter, elle fronça les sourcils, déconcertée, mais aussi et surtout à deux doigts de tomber inconsciente sous le stress qui écrasait ses poumons.

LUI – Ca va mademoiselle ? Vous avez l’air de ne pas être dans votre assiette…
ROBIN – Ca va, m…merci beaucoup. Je dois rentrer, désolée.
LUI – Oui, je crois que ça vaut mieux, mais faites attention ! Les rues ne sont pas très sûres à cette heure-ci pour une jeune femme comme vous.

Ouvrant aussi rapidement qu’elle le pouvait le portillon, Robin s’engouffra dans la rue, avec la ferme intention de rentrer chez elle. La dernière phrase que le suspect lui avait adressée lui semblait d’une ironie pas possible et ce n’est qu’à quelques mètres après qu’elle commença à courir, sous les aboiements des chiens des voisins.

LE MASQUE TOMBE


pseudo(s) : Luce'
prénom : M.
âge : Quinze ans !
sexe : Féminin.
niveau RP : Je dirais 6/10
exemple de poste : Je n'en ai pas trouvé de plus récents.

Spoiler:

comment avez-vous connu SS ? : Partenariat je crois.
présence /7 : 6/7
code des règles :

Spoiler:

autre(s) chose(s) ? : J'aime le design et le contexte. Bravo pour tout ce beau travail !!

PARCOURS

(c) misery angel

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CHAPTER I - Dans l’attente on souffre tant de l’absence de ce qu'on désire qu'on ne peut supporter une autre présence.

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Citation :

« Maman t’es partie un jour où j’étais endormie. T’es partie un jour où j’étais aux pays des songes et tu revenais dans chacun de ceux-là. T’es partie un jour sans savoir qu’en m’abandonnant je souffrirais plus que si tu étais restée. »

Je suis née le trois janvier 1991, à Oxford, en Angleterre. Ah, l’Angleterre ! C’est le pays d’origine de mon père. Dès qu’il y va, il s’y sent comme chez lui. D’ailleurs, c’est chez lui. Dans le quartier où nous habitions dans ces temps-là, tout le monde le connaissait. C’est un homme charmant, généreux, souriant. Il s’appelait Taylor et il était marié à Levanah, ma mère. Deux ans plus tôt, c’est-à-dire en 1989, plus précisément le six juillet, ils avaient eu mon frère, Newell. Mais un an après lui, il avait eu Luke. Luke qui mourut à quelques mois à peine, suite à une insuffisance respiratoire que les docteurs n’ont pas su contrôler et guérir. Maman en avait souffert beaucoup et c’est sur la demande insistante de mon père qu’ils me conçurent. Elle me donna donc naissance, presque à contre cœur, ayant toujours en mémoire la perte de son fils dont elle s’offrait elle-même la culpabilité.

D’après mon père, ma mère Levanah ne s’occupait pas, il était vrai, beaucoup de moi. Elle n’allait toujours pas mieux et un jour, elle s’est suicidée. A quelques mètres de mon berceau, alors que je n’avais que neuf ou dix mois. Elle allait si mal et se sentait si coupable de la mort de Luke qu’elle se coupa sans la moindre émotion et hésitation les veines. Elle est partie en laissant un mot, qui disait que si elle restait encore longtemps ici, elle en viendrait à ne plus m’aimer. Elle trouvait que j’étais comme une usurpatrice, occupant le lit qui était à la base destiné à Luke.

Papa ne s’en ait jamais véritablement remis. Il l’aimait beaucoup et pensait que je pourrais alléger sa peine. Mais apparemment, ce fut un échec. Il s’occupa cependant très bien de moi, m’apprenant, avec Newell, peu à peu à réparer des petites choses jusqu’aux plus grosses, comme la moto qui appartenait à mon oncle. Oncle qui se tua malheureusement dans un accident, car trop saoul. Le petit hic dans tout cela, c’était que mon père fréquentait de nombreuses femmes. Femmes qui, en grandissant, me paraissait débile et loin de l’intelligence de ma propre mère qui était médecin. C’était une simple jeune dame simple d’esprit, ne méritant pas du tout mon père. A mon plus grand bonheur, et j’en ai honte, il ne se remariera jamais.

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CHAPTER II - Si les gens ne veulent plus d'enfants, c'est qu'ils ne veulent plus d’adolescents.

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J’ai donc grandi avec deux hommes. Et quels hommes ! Papa tenait un garage à Oxford, et dans le quartier, c’était le plus populaire. Vivre dans ce genre d’environnement masculins m’a assez endurci, mais il fallait avouer que je tenais ma sensibilité de ma mère, ainsi que mes faiblesses « typique des femelles », dira alors mon voisin du moment monsieur Brendon, âgé de soixante six ans. Nous vivions tranquillement, jusqu’à ce que Newell se mêle à des gens pas très fréquentables. Il n’avait alors que treize ans et moi onze.

Newell avait toujours été légèrement en retrait depuis la mort de Luke. Seul enfant garçon de la famille, il trouvait ça au début très nul d’avoir pour petit frère une petite sœur à la place. Nous avions certainement tous notre part de responsabilité quant à la disparition de notre mère, mais nous essayions de ne pas y penser. Il semblait qu’il ne m’aimât pas beaucoup à cette époque-là, jusqu’à ce que je sois plus rapide que lui au concours de MotoCross qui s’était déroulé quelques mois avant, et nous commencions à posséder une vraie complicité, qui raviait notre père. Cependant, tout ceci ne dura pas puisque Lyle s’interféra dans nos relations. Il avait rencontré ce Lyle il y a bien longtemps et c’était mon pire ennemi. Il était le fils du meilleur ami de mon père, et il connaissait tout ce qui s’était passé dans nos vies dans les moindres détails. Mon frère l’avait suivi pendant longtemps, me répétant qu’il n’était pas si mauvais que cela, que je ne le connaissais pas. Or, je n’avais décidemment pas besoin de lui parler gentiment pour apprendre à le connaître ; il était arrogant, sans arrêt en train de se moquer de tout le monde et décidemment très égocentrique. C’était le garçon que je ne pouvais pas me piffer, et qui apprit très tôt à mon frère comment boire comme « un grand », fumer comme « un grand ». Bien entendu, ils avaient tous deux seize ans lorsqu’ils commencèrent à faire tout ceci pour le « fun », mais cela ne m’inquiétait pas moins pour autant. J’avais l’impression d’être totalement oubliée, mise sur le côté.

Et je n’acceptais pas cela.

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CHAPTER III - Plus on constate qu'on n'est pas comme tout le monde, plus on veut être comme tout le monde.

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Mon petit calvaire dura ainsi pendant deux ans. J’étais une fille assez discrète et souriante, et je ne me mêlé pas trop aux autres, ne voulant pas tomber dans leurs jeux débiles alcooliques. Or, à mon seizième anniversaire, Lyle vint chez moi. Il voulait qu’on s’entende bien, et naïve comme j’étais, je l’ai cru. Il savait par Newell que c’était mon anniversaire et que ce soir-là, mon père devait être de garde au garage, pour une livraison qui arrivait très tard. On me proposa de venir avec lui, histoire de fêter cela comme il se devait. Je le suivis.

Bien entendu, ce fut une fête géniale. Voulant obtenir de nouveau la même complicité avec mon grand frère, j’ai totalement suivi leurs délires. Je bus beaucoup ce soir-là. Je crois même que j’avais embrassé langoureusement Lyle, alors que je ne le supportais pas. Newell n’était pas loin, nous nous amusions beaucoup dans ce petit pub proche du quartier, où les propriétaires nous faisaient confiance. Il y avait une excellente ambiance, mais à la fin, nous étions tous saoules et Newell s’était endormi sur le bar. J’étais toujours très réveillée et j’avais suivi Lyle et quelques amis derrière le pub, histoire d’ouvrir une bouteille sans réveiller Newell. Nous étions quatre : moi, Lyle, un garçon et une fille qui était décidément bourrée. Le garçon qui nous accompagnait était très mignon et il m’embêtait amicalement. C’était certainement le moins saoule de nous tous, et pour jouer, je l’avais poussé (je le croyais) doucement contre le mur. Malheureusement assez instable, il s’ouvrit douloureusement l’arrière du crâne, perdant connaissance sous le choc. Ce n’était apparemment pas très grave, mais Lyle et moi avons paniqué et sommes partis très rapidement, laissant la jeune fille totalement déboussolée avec ce garçon.
Jamais je ne m’étais sentie si mal. Par « chance », d’après Lyle, personne ne nous dénonça et Newell ne se douta pas une seconde que nous avions pu être présent lors de ce petit accident. Forcément, dans le quartier, on en entendit beaucoup parler. Lyle et moi, réunis par cette culpabilité, nous nous promirent de n’en parler à quiconque. Il déménagea quelques mois plus tard en Australie, me laissant dans le désarroi le plus total.

Bien entendu, j’avais essayé plusieurs fois d’en parler. Mais jamais je n’y étais arrivée. Jamais non plus je ne revis ce jeune homme, qui devait certainement nous en vouloir, sans savoir qui nous étions. Il l’avait tout juste échappé à la mort et son cas n’aurait pas été si grave si nous avions contacté dès l’incident les urgences. Il semblait d’ailleurs que Lyle ne soit pas si affecté que moi, ou alors faisait-il simplement semblant d’aller bien pour me rassurer. Jamais je ne l’avais connu aussi gentil et compréhensif envers moi. Cependant, je n’eus pas le temps de le connaître un peu plus.

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CHAPTER IV – Il faut changer le monde vite fait, sinon c'est lui qui va nous changer.

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Forcément, j’avais changé en quelques années, et mon père en avait conscience. Au plus grand bonheur de ce dernier, mes résultats demeuraient très bons mais il savait que j’étais facilement manipulable et que j’avais une relation proche avec l’alcool. J’avais cependant très envie de m’inscrire à l’université, obtenir mon indépendance et pour étudier la psychologie. Quant à Newell, il semblerait qu’il marchait sur les pas de mon père, voulant devenir mécanicien. Avec l’aide de Lyle, ils ouvrirent un petit garage à Sydney, en Australie. Il ne fallut pas longtemps à mon père pour me permettre de le suivre, entrant donc à l’université de Sydney. Cela fait désormais un peu moins d’un an que j’y vis avec mon frère, dans sa petite maison. Je participe au loyer en bossant chez MacDonald’s et en filant un coup de main à Newell à son garage.

INTERROGATOIRE INEVITABLE



•• Que pensez-vous de l'assassinat du docteur McOwens ?
Je suis obligée de répondre à cette question ?... Et bien je trouve ça immoral et celui qui a fait ça est quelqu'un de sûrement très dangereux, ET de très malin. Il s'en tire bien pour le moment, peut-être ne fait-il même pas parti des suspects. En tout cas toute cette histoire me rend mal à l'aise et me désole.

•• Le connaissiez-vous ?
Pas personnellement, non. Je le savais généreux et sympathique, et je devais avoir un rendez-vous avec lui. Il était tellement occupé qu'on me l'avait donné deux semaines après que j'ai appelé. J'ai de l'asthme et j'avais l'intention de lui en parler pour voir s'il n'avait pas quelque chose d'autre à me donner qu'on ne m'avait pas déjà prescrit. Malheureusement, j'ai du aller chez quelqu'un d'autre. Je me faisais une joie de le rencontrer.

•• Où étiez-vous au moment du crime ? Et que faisiez-vous ?
J'étais avec mon frère Newell dans notre garage. On réparait tous les deux la voiture de mon amie qui a eue récemment un accident à quelques kilomètres de Sydney.

•• Face à cette affaire, comment réagissez-vous ?
Comme la plupart des gens, certainement : je me méfie de ceux qui sont apparus dans le journal et j'essaie de me montrer discrète. Je ne mène aucune enquête, car j'ai très peur des conséquences que pourrait avoir cela...

•• Selon vous, qui pourrait être l'éventuel suspect ?
Je ne préfère pas accuser quelqu'un sans preuves. Je dirais donc que si la police les suspecte, c'est qu'il y a une raison. Une raison que je ne connais pas toujours, et que je ne préfère pas savoir. Mais c'est vrai que j'ai peur de rencontrer Edward Patterson...